Ecole de Saint Trivier de Courtes

Les premiers boulangers de l’Histoire sont en fait des boulangères : ce sont en effet des femmes qui, dans les premiers temps, confectionnaient le pain pour toute la famille.

Le pain devrait d’ailleurs sa naissance aux Egyptiennes qui réalisaient des galettes à base de farine de froment ou d’orge et d’eau du Nil. Cette eau était riche en micro-organismes qui constituaient ainsi de véritables levures naturelles. On prétend qu’une de ces femmes oublia un jour sa galette au soleil, et constata qu’elle avait gonflé, donnant une mie nouvelle après cuisson ... Le pain était né !

Et ce sont les pharaons qui font de cette tâche purement domestique un véritable métier. Et même un métier noble, le pain prenant bientôt une valeur sacrée. Celui-ci est en effet une offrande privilégiée pour les dieux : on dit que Ramsès III offrit au cours de sa vie plus de 200 000 galettes et plus de 6 millions de pains aux temples !

Mais le pain n’est pas réservé qu’aux dieux : quand une personne meurt, on prend soin de placer une bonne réserve de pain dans les tombeaux pour que le mort n’ait pas faim durant sa vie éternelle ! Rien d’étonnant à ce que les premiers boulangers fassent assaut d’imagination et de créativité pour répondre à la demande de l’Ancien Empire : on dénombre pas moins de 15 sortes de pains différents, les meilleurs étant réservés aux plus hauts dignitaires de l’époque (les plus riches). Mais chez les gens pauvres, le pain a aussi une valeur.

D’Egypte, le pain gagne la Grèce et les boulangers deviennent de vrais artistes, élevant le métier au rang d’art. Le pain prend alors toutes sortes de formes : ronds, carrés, longs ... et on lui ajoute aussi différents ingrédients : miel, fruits, vin ...

Les boulangers s’installent alors dans les grandes villes où ils proposent pains comme gâteaux.

Ayant conquis la Grèce, les boulangers investissent ensuite Rome. Dès le IIe siècle av JC le boulanger devient un membre indispensable de la cité. Les artisans se regroupent dans un même quartier, afin d’utiliser ensemble les nouveaux pétrins mécaniques. Les boulangers transmettent leurs boulangeries à leurs enfants.

Les Gaulois se régalent de ce pain, même s’ils ne le produisent pas eux-mêmes. C’est seulement au Xe siècle que boulanger devient un vrai métier. Apparaissent en effet les premiers moulins. Ils appartiennent soit aux seigneurs, soit aux abbayes. Les boulangers doivent payer une redevance pour utiliser le moulin ou le four.

Avec une population qui augmente, le pain devient une valeur symbolique de plus en plus forte : quand il vient à manquer, le peuple gronde ! La profession de boulanger doit donc être encadrée, et le pain ne se cuit plus dans les fours des seigneurs, mais dans d’authentiques boulangeries équipées de pétrins et de fours "professionnels". Le métier de boulanger ne cesse d’évoluer, de changer ...

Pourtant l’amour du métier est resté intact, et de plus en plus de consommateurs et de boulangers retrouvent un même appétit pour le bon pain.